dimanche 10 mai 2015

Belle mise en lumière du Piano Cabaret dans le journal Le Parisien du 9 mai 2015

Dourdan : le cabaret itinérant part à la rescousse des bistrots

Cécile Chevallier | 08 Mai 2015, 19h16 | MAJ : 08 Mai 2015, 19h16


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Dourdan, ce jeudi soir. Patrick Garcia (derrière le piano) a créé un cabaret itinérant pour mettre de l’animation dans les cafés du sud Essonne. Une seconde soirée s’est déroulée au Pitchtime de Dourdan. (LP/C.Ch.)
Dourdan, ce jeudi soir. Patrick Garcia (derrière le piano) a créé un cabaret itinérant pour mettre de l’animation dans les cafés du sud Essonne. Une seconde soirée s’est déroulée au Pitchtime de Dourdan. (LP/C.Ch.)

Régine, alias la Grande Zoa, n’a pas débarqué avec ses chinchillas et son boa. Mais l’esprit était le même. Ce jeudi soir, le cabaret itinérant de Patrick Garcia a fait escale au Pitchtime de Dourdan. Comme pour la première soirée organisée le 30 avril et la prochaine prévue mercredi prochain, le café affichait complet.

Les dizaines de spectateurs, dont certains venus d’assez loin, étaient tous séduits par ce nouveau concept : animer les bistrots du sud Essonne en proposant un dîner spectacle, pour moins de 30 €.
« J’habite au Plessis-Saint-Benoist, et je constate que ces dernières années, les cafés de villages du sud Essonne ferment les uns après les autres. J’ai eu envie de faire quelque chose. » Artiste, pianiste et professeur de chant, il questionne son entourage et constate que beaucoup apprécieraient de pouvoir assister à des cabarets sans avoir besoin d’aller jusqu’à Paris.
« Mais ouvrir une structure s’avérait trop compliqué, poursuit Patrick Garcia. J’ai donc plutôt proposé ce cabaret itinérant, constitué d’une quinzaine d’artistes professionnels ou amateurs, disponibles pour offrir des spectacles là où on nous appelle. »
Pendant le dîner, un magicien a fait le tour des tables et épaté les spectateurs avec ses tours. (LP/C. CH.)
Le patron du Pitchtime à Dourdan a tout de suite été séduit. « Je suis habitué aux animations puisque j’organise des concerts tous les vendredis et samedis soirs, confie Alain Sabbatier. L’idée de Patrick m’a plu car il proposait de venir une veille de pont, des périodes pas évidentes. Et de nos jours, pour maintenir un café ouvert, il faut à tout prix développer des événements. Aux Etats-Unis, ils ont tout compris en y proposant du sexe ou du show. Bon ici le sexe, c’est un peu compliqué. Alors on part sur le spectacle. Cela fait vivre les cafés et attire une autre clientèle. »
Parmi les nombreux petits spectacles, le show de pole Danse a rencontré un vif succès. (LP/C. CH.)
Comme la dizaine de collègues venues de Rambouillet (Yvelines) pour passer une soirée entre copines. « On aime beaucoup les dîners cabarets, déclarent Marie-Laure, Christine ou encore Isabelle. Mais dans la région, on est obligé d’aller à Paris ou à Versailles, et c’est souvent cher. Et faire 45 minutes de voiture après une soirée un peu arrosée, c’est risqué. Le cabaret, c’est une ambiance particulière, il y en a pour tous les goûts. »
Effectivement, les spectateurs ont été servis côté animation. En pleine dégustation de l’entrée (une salade fraîcheur avec du saumon) ou du plat principal (des brochettes de viandes marinées accompagnées d’un gratin de légumes), Thomaso épate la galerie avec ses tours de magie. Vincent, qui demande qu’on l’appelle « Monsieur Loyal », se charge de l’animation et d’asticoter les spectateurs entre les numéros. Patrick Garcia, qui devient Peegi quand il passe derrière le piano, enchaîne les improvisations entre un numéro de pole Danse par Sonia et son acolyte ou encore accompagne Claire-Marine pour des reprises de chansons pop rock.
Kimberley a interprété deux chansons devant les clients du Pitchtime à Dourdan. (LP/C. CH.)
« C’est vraiment agréable et ça change », se réjouit une habitante d’Etampes. Patrick Garcia espère que son cabaret itinérant n’en est qu’au début de ses aventures : « J’ai été contacté par un foyer rural de l’Essonne qui veut que l’on vienne. L’idée est que plein de cafés ruraux nous appellent. »
Les cafés cultures aidés pour l’emploi artistique direct
« Depuis 50 ans, le nombre de cafés a fortement diminué en France, passant de 200 000 en 1960 à moins de 32 000 aujourd’hui, indiquent l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) et la confédération des professionnels indépendants de l’hôtellerie (CPIH). De leur côté, les artistes-interprètes sont également dans une situation précaire : il leur est difficile de vivre de leur métier faute d’espace pour se produire.Le café culture est ce lieu de rencontre qui permet à ces deux activités de se développer. » Fort de ce constat, un dispositif « Cafés Cultures » est lancé sur tout le pays.
Expérimentée en 2012-2013 dans les Pays de la Loire, cette plate-forme est généralisée sur toute la France. « C’est le premier dispositif national d’aide à l’emploi artistique direct », se félicitent l’UMIH et la CPIH. L’objectif est d’assurer une gestion financière et comptable du fonds d’aide à l’emploi en vue de développer les cafés comme bassins artistiques sur les territoires et de maintenir ces lieux de vie, « levier de développement culturel et vecteur de cohésion sociale ». L’aide correspond à la prise en charge de 26 à 60 % du coût employeur sur la base du cachet minimum brut.
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